Faire sa déclaration de revenus en tant que titulaire d'un Visa Vacances-Travail (WHV) en Australie peut sembler intimidant. Ce guide détaillé vous explique toutes les étapes et les informations nécessaires pour une déclaration réussie, que vous soyez encore en Australie ou déjà rentré en France.
Qu’est-ce qu’un tax return et comment ça marche ? 🤔
Le tax return en Australie correspond à la déclaration de revenus annuelle que tout travailleur doit effectuer pour l’année fiscale concernée. L’année fiscale australienne s’étend du 1ᵉʳ juillet au 30 juin de l’année suivante. Durant l’année, lorsque vous travaillez en Australie sous un visa Working Holiday (WHV), des impôts (income tax) sont prélevés à la source sur chaque paie (visible sur votre payslip) en fonction de votre statut fiscal et de votre salaire. En fin d’année fiscale (ou lors de votre départ définitif du pays), le tax return sert à déclarer vos revenus totaux et calculer le montant final d’impôt dû. L’objectif est de comparer ce qui a déjà été prélevé avec ce que vous devez réellement payer : selon les cas, vous pourrez recevoir un remboursement (tax refund), n’avoir rien de plus à payer, ou devoir régler un solde d’impôt.
Attention : un tax return n’est pas automatiquement un remboursement d’impôts ! Contrairement à ce que l’on pourrait croire, faire sa déclaration ne garantit pas de récupérer de l’argent. En Australie, si le bon montant d’impôt a été prélevé tout au long de l’année, vous ne recevrez aucun remboursement. En fait, depuis la mise en place du régime fiscal spécifique aux backpackers en 2017 (souvent appelé backpacker tax), la majorité des WHV payent exactement ce qu’ils doivent au fur et à mesure, ce qui fait que les gros remboursements de fin d’année ne sont plus la norme. Un remboursement (tax refund) n’a lieu que dans certains cas particuliers – et il est même possible, dans d’autres cas, que vous deviez payer un complément d’impôt.
Vos obligations fiscales en tant que backpacker (WHV)
En tant que titulaire d’un WHV en Australie (résident temporaire), vous êtes soumis à l’impôt sur tous les revenus que vous gagnez en Australie. Voici les principales obligations et règles à connaître :
- Obtention d’un TFN (Tax File Number) : C’est le numéro d’identification fiscale indispensable pour travailler légalement. Vous devez en faire la demande dès votre arrivée. Si vous ne fournissez pas de TFN à votre employeur, vous serez imposé à un taux beaucoup plus élevé (le maximum prévu) sur vos salaires. En pratique, sans TFN, l’employeur doit prélever 45 % d’impôts sur vos revenus, d’où l’importance de l’avoir au plus vite.
- Impôt prélevé à la source : À chaque paie, votre employeur prélève l’impôt sur le revenu (withholding tax) et le reverse au fisc australien (ATO). Ce prélèvement est automatique et calculé d’après les informations que vous fournissez en début d’emploi (formulaire de déclaration de TFN) ainsi que le régime fiscal applicable aux WHV.
- Statut fiscal du WHV – régime particulier : La plupart des backpackers en WHV sont considérés comme non-résidents pour les impôts en Australie (ils sont des résidents temporaires). Par conséquent, ils n’ont pas droit à l’abattement de base de 18 200 $ (appelé tax-free threshold) contrairement aux résidents permanents. À la place, un régime spécifique s’applique (voir section suivante) connu sous le nom de Working Holiday Maker tax rates. Exception rare : si vous passez suffisamment de temps en Australie et remplissez les critères pour être considéré résident fiscal et que vous êtes originaire d’un pays ayant un accord de non-discrimination fiscale (non-discrimination article) avec l’Australie, vous pourriez être imposé comme un résident normal. Mais pour la grande majorité des WHV, on reste sur le régime backpacker standard.
- Obligation de faire une déclaration (tax return) : Tous les backpackers ne sont pas obligés de remplir une déclaration chaque année. L’ATO précise que si tous vos revenus de l’année fiscale proviennent d’emplois salariés sous WHV et que le total de vos revenus est inférieur à 45 001 $AU, vous n’avez pas l’obligation de faire de tax return. Dans ce cas, l’impôt prélevé à la source est normalement définitif et couvre ce que vous devez. En revanche, vous devez faire un tax return si votre revenu total dépasse 45 000 $AU sur l’année fiscale, ou si vous avez eu des revenus indépendants (activité en ABN, travail freelance, etc.). Par exemple, si vous avez travaillé à votre compte (avec un ABN), aucun impôt n’a été prélevé sur ces revenus pendant l’année. Vous devez donc absolument déclarer ces revenus et payer l’impôt correspondant lors du tax return (pensez à mettre de côté une partie de ces gains pour éviter les mauvaises surprises en fin d’année). De même, au-delà de 45 000 $ de revenus, vous changez de tranche d’imposition et il faudra régulariser le supplément d’impôt dû sur la tranche supérieure.
- Période de déclaration : La déclaration d’impôts se fait après la fin de l’année fiscale, entre le 1ᵉʳ juillet et le 31 octobre. Si vous êtes encore en Australie à cette période, vous devez la faire avant le 31 octobre (sauf si vous passez par un comptable agréé, qui peut obtenir un délai supplémentaire). Si vous quittez l’Australie définitivement avant le 30 juin, vous pouvez faire votre tax return de façon anticipée, avant de partir. Il s’agira alors d’une déclaration papier à envoyer au fisc australien (délai de traitement d’environ 50 jours). Beaucoup de WHV font deux déclarations s’ils chevauchent deux années fiscales (une pour la première partie de l’année fiscale de leur arrivée, puis une pour la suivante jusqu’à la date de départ).
En résumé, en tant que WHV vous devez veiller à bien payer vos impôts sur vos salaires (via le prélèvement automatique) et généralement faire un tax return à la fin de l’année fiscale si vos revenus annuels imposables dépassent 45 000 $AU, si vous avez eu des revenus sans prélèvement (indépendant), ou tout simplement si vous souhaitez récupérer un éventuel remboursement d’impôt.
Les taux d’imposition des WHV : le Backpacker Tax
Le gouvernement australien a mis en place un régime d’imposition spécifique pour les titulaires de visa Working Holiday. On l’appelle familièrement la backpacker tax. Voici comment il fonctionne :
- Taux d’imposition de base (15 %) – Si vous êtes en WHV, votre employeur doit vous imposer à 15 % sur la première tranche de revenus. Concrètement, vos 45 000 $AU premiers dollars gagnés pendant l’année fiscale sont imposés à 15 %. (Pour les anciennes années fiscales avant 2020, cette première tranche était de 37 000 $AU, mais elle est désormais de 45 000 $.)
- Tranches supérieures – Au-delà de 45 000 $, vos revenus supplémentaires sont imposés à des taux plus élevés par paliers. Par exemple, pour l’année 2024-2025, la tranche suivante (45 001 $ à 135 000 $) est taxée à 30 %. Ensuite, le taux monte à 37 % pour la tranche 135 001–190 000 $, puis 45 % au-delà de 190 000 $. En pratique, très peu de backpackers gagnent assez pour atteindre les plus hautes tranches, mais il est important de savoir que tout dollar au-dessus de 45 000 $ sera imposé bien plus que 15 %. Si vous dépassez ce seuil en cours d’année, surveillez bien vos fiches de paie : votre employeur devrait commencer à prélever davantage d’impôts sur chaque dollar au-dessus de 45 000 $. Si ce n’est pas le cas (par exemple, si le taux est resté à 15 % sur toute l’année), préparez-vous à payer la différence lors de la déclaration d’impôts.
- Employeur enregistré vs non enregistré – Pour bénéficier du taux avantageux de 15 %, il faut que votre employeur soit enregistré auprès de l’ATO comme employeur de WHM. La plupart des grands employeurs le sont. Cependant, s’il ne l’est pas, il est obligé de vous prélever l’impôt au taux standard des non-résidents, c’est-à-dire 32,5 % dès le premier dollar. Autrement dit, un job chez un employeur non enregistré sera taxé beaucoup plus fort qu’avec un employeur enregistré. Il est donc dans votre intérêt de vérifier ce point à l’embauche. N’hésitez pas à informer votre employeur que vous êtes en WHV et à lui demander s’il est bien enregistré comme Working Holiday Maker employer auprès de l’ATO. S’il ne l’est pas, encouragez-le à le faire (la démarche est gratuite et il s’expose à des sanctions s’il vous emploie sans s’enregistrer). Rassurez-vous : si malgré tout vous avez été taxé à 32,5 % faute d’employeur enregistré, vous pourrez récupérer le trop-perçu en faisant votre tax return (voir section remboursement).
- Pas de tranche non imposable – Comme mentionné plus haut, les WHV ne bénéficient pas de la tranche exonérée d’impôt (0 $–18 200 $) réservée aux résidents. Chaque dollar gagné est imposable. Un WHV paye donc de l’impôt dès son tout premier dollar gagné en Australie. Ce régime peut sembler strict, mais il est le résultat de la loi fiscale australienne mise à jour en 2016 pour les travailleurs temporaires.
En résumé, le taux d’imposition de base pour un WHV est de 15 % jusqu’à 45 000 $ de revenus annuels, puis augmente sur les tranches supérieures. Assurez-vous que votre employeur applique bien le bon taux (15 % si éligible) et a connaissance de votre statut. Cela vous évitera des retenues trop élevées ou, à l’inverse, pas assez élevées (au risque d’un rattrapage d’impôt plus tard).
Dans quels cas pouvez-vous obtenir un remboursement d’impôts ?
Beaucoup de jeunes voyageurs espèrent récupérer des impôts à la fin de l’année – et c’est possible, mais seulement dans certaines situations. Voici les principaux cas où un WHV peut recevoir un tax refund (remboursement d’impôt) à l’issue de sa déclaration :
- Trop d’impôts prélevés à la source (erreur de taux) : Si vous avez payé plus d’impôts que nécessaire pendant l’année, le tax return vous permettra de récupérer le surplus. Cela peut arriver par exemple si, en début de séjour, vous n’aviez pas encore votre TFN et que l’employeur a appliqué le taux maximum 45 % sur vos salaires. De même, si votre premier employeur n’était pas enregistré comme employeur de WHV, il a peut-être retenu l’impôt au taux étranger de 32,5 % au lieu de 15 %. Dans ces cas d’erreur, une fois que vous déclarez vos revenus, le fisc recalculera l’impôt dû selon le bon taux (15 % sur la tranche concernée) et vous remboursera la différence payée en trop. Autrement dit, le tax return servira à corriger le tir en votre faveur. (À l’inverse, si vous avez payé moins que ce qui était dû, c’est vous qui devrez payer la différence – voir section suivante.)
- Dépenses déductibles du revenu imposable : C’est le principal moyen légal de faire baisser votre impôt et donc d’obtenir un remboursement. L’ATO autorise en effet certaines dépenses professionnelles à être déduites de vos revenus, ce qui réduit votre revenu imposable. Si vous avez engagé de telles dépenses sans être remboursé par votre employeur et que vous avez conservé les justificatifs, vous pouvez les déclarer dans le tax return pour diminuer votre impôt. Cela se traduira par un remboursement d’une partie des impôts que vous aviez payés. Parmi les dépenses couramment déductibles pour les backpackers, on peut citer : l’achat de vêtements de travail ou d’équipement de protection (chaussures de sécurité, tenue haute visibilité, gants, etc.), les outils nécessaires à votre job, la crème solaire ou chapeau pour travailler en extérieur, certains frais de déplacement liés à l’emploi (essence, transports en commun pour se rendre sur un lieu de mission professionnelle), les frais d’appels téléphoniques liés au travail, etc.. En revanche, les dépenses purement personnelles ou liées à l’obtention d’un emploi (trajet domicile-travail quotidien, tenue vestimentaire “normale” pour travailler, repas personnels, etc.) ne sont pas déductibles. Si vous pensez avoir ce type de dépenses éligibles, il est tout à fait judicieux de faire un tax return même si vos revenus sont en-dessous de 45 000 $, car vous pourriez récupérer de l’argent. Astuce : l’ATO propose un outil en ligne et des fiches pour guider les contribuables sur ce qu’ils peuvent déduire ou non. N’hésitez pas à les consulter ou à demander conseil à un comptable.
- Changement de statut fiscal (cas particulier) : Comme indiqué précédemment, un WHV pourrait dans de rares cas être traité comme un résident fiscal australien (s’il remplit les conditions de résidence ET vient d’un pays avec clause de non-discrimination). Dans cette situation exceptionnelle, la personne aurait droit aux mêmes tranches qu’un résident, y compris la tranche non imposable de 18 200 $. Si toute l’année elle a été imposée à 15 % dès le premier dollar, elle aurait alors payé trop d’impôts. Elle pourrait réclamer un remboursement lors du tax return en faisant valoir le traité fiscal applicable. Note : Ce cas concerne peu de monde (certains ressortissants de pays comme la France ne sont pas couverts par une telle clause, tandis que d’autres pays européens le sont). Renseignez-vous si vous pensez être dans ce cas, car la démarche est plus complexe.
En dehors de ces situations, il est peu probable d’avoir un remboursement. Si vous avez gagné moins de 45 000 $ et que vos impôts ont bien été prélevés au taux de 15 %, vous avez normalement payé exactement ce que vous deviez, pas plus – il n’y a donc pas de raison que le fisc vous rende de l’argent. Par exemple, Marjorie, en WHV, a gagné 25 000 $ sur l’année et son employeur a prélevé 3 750 $ d’impôts au total (soit 15 %) : comme ses revenus sont en dessous du seuil et qu’elle a été taxée au bon taux, elle n’est pas tenue de faire de déclaration et ne recevra pas de remboursement dans ce scénario.
Les déductions possibles:
- Frais liés au travail : Vous pouvez réclamer des déductions pour les dépenses que vous avez engagées
- Équipement de travail : outils, uniformes requis par l'employeur
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Transport professionnel : déplacements entre sites de travail (pas domicile-travail)
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Déductions spécifiques véhicule :
Méthode kilomètres (plus simple) :
- 2024-2025 : 88 cents par kilomètre, maximum 5 000 km = déduction maximale de 4 400$ Tax Information for Delivery Partners
- Cette méthode ne nécessite pas de carnet de bord Taxation for Uber Eats & Delivery Drivers | Nanak Accountants
Méthode coûts réels (plus rentable si beaucoup de kilomètres) :
- Pour réclamer carburant, assurance, dépréciation, vous DEVEZ avoir un carnet de bord ATO valide Tax Information for Delivery Partners
- Carburant, entretien, réparations et dépréciation du véhicule Can an uber eats delivery driver deduct a new car using ...
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- Formation : cours liés à votre emploi actuel
- Frais de téléphone : portion utilisée pour le travail
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Autres déductions Uber Eats :
- Frais de service à la plateforme de livraison HrblockAto
- Péages et frais de stationnement HrblockAto
- Portion des factures de téléphone liées au travail Can an uber eats delivery driver deduct a new car using ...
- Équipements de protection : gilets haute visibilité, masques, gants Can an uber eats delivery driver deduct a new car using ...
- Primes d'assurance liées au travail de livraison Can an uber eats delivery driver deduct a new car using ...
- Frais d'agent fiscal ou comptable Can an uber eats delivery driver deduct a new car using ...
Ce que vous NE pouvez PAS déduire :
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- Coûts d'obtention ou renouvellement du permis de conduire standard Can an uber eats delivery driver deduct a new car using ...
- Amendes de stationnement ou excès de vitesse Can an uber
Et si je ne reçois rien, voire que je dois payer ?
Plusieurs backpackers sont surpris de ne rien recevoir en retour, voire d’avoir une ardoise à payer après leur tax return. Cela arrive dans les cas suivants :
- Aucun remboursement parce que tout est correct : Comme expliqué, si l’impôt prélevé correspond exactement à ce que vous devez, votre tax return aboutira à 0 $ de remboursement (et 0 $ à payer en plus). C’est souvent le cas pour un WHV qui a travaillé toute l’année en restant sous 45 000 $ de revenus, taxé à 15 %. Le tax return sert alors simplement à confirmer que tout est en ordre. Par exemple, un WHV gagnant 30 000 $ sur l’année aura eu ~4 500 $ d’impôts retenus, et ce sera généralement le montant final dû – pas de « chèque du fisc » à attendre.
- Vous devez payer un complément d’impôt : Cela peut arriver si pas assez d’impôts ont été prélevés pendant l’année. Le cas typique est celui évoqué plus haut : vous avez dépassé 45 000 $ de revenus, mais l’employeur a continué à vous taxer à 15 % sur la totalité. Du coup, sur la tranche au-dessus de 45 000 $, il manque la différence (30 % – 15 % = 15 % supplémentaires à payer). Lors de la déclaration, l’ATO va calculer ce reliquat et vous le réclamer. Autre exemple : si par erreur vous avez été considéré comme résident auprès de votre employeur (par exemple en cochant la case « résident pour les impôts » sur le formulaire TFN alors que vous ne l’êtes pas), on aura peut-être appliqué le mauvais barème (avec franchise de 18 200 $ non imposés, puis 19 % etc.). Sur le moment, vous aurez payé très peu d’impôts, mais en réalité en tant que WHV non-résident vous auriez dû payer 15 % dès le premier dollar. Le tax return va rectifier cela, en vous faisant payer le différentiel que vous n’avez pas acquitté pendant l’année. Ce genre d’erreur peut coûter cher d’un coup : certains WHV se sont retrouvés à devoir des milliers de dollars parce qu’ils avaient été imposés à tort comme résidents pendant des mois. Enfin, notez que si vous avez des revenus en travail indépendant (ABN) non imposés à la source, vous aurez forcément un montant à payer dessus lors de la déclaration (puisque rien n’a été prélevé initialement). Le tout est de l’anticiper et de mettre l’argent de côté en vue de l’échéance.
En cas de montant à payer, vous recevrez un avis d’imposition (notice of assessment) indiquant le solde dû. Il faudra le régler dans les délais indiqués, faute de quoi des pénalités de retard peuvent s’appliquer. Si la somme à payer vous semble trop importante ou inattendue, n’hésitez pas à vérifier les calculs ou à consulter un agent fiscal pour voir s’il n’y a pas eu d’erreur ou si vous avez manqué une déduction possible.
Comment faire sa déclaration d’impôts australienne ?
La démarche de tax return peut sembler intimidante, mais rassurez-vous : c’est relativement simple, surtout pour un jeune en WHV avec des revenus d’emploi classique. Vous avez deux options principales pour faire votre déclaration :
- La faire vous-même en ligne – C’est gratuit et assez rapide. Il suffit de créer un compte sur le portail en ligne myGov (le site officiel qui centralise les services gouvernementaux australiens) et de lier ce compte à l’ATO (Australian Taxation Office). Vous accéderez ainsi à myTax, l’interface de déclaration en ligne. L’ATO pré-remplit déjà une bonne partie des informations (vos salaires déclarés par les employeurs, les impôts déjà payés, etc.) généralement d’ici fin juillet. Vous devrez vérifier ces informations, ajouter éventuellement d’autres revenus (si vous en avez eu, ex. intérêts bancaires) et renseigner vos déductions si vous en demandez. Une fois soumis, le traitement est rapide : la plupart des remboursements sont émis sous 2 semaines si vous avez droit à un refund. Vous recevrez le cas échéant le virement sur votre compte bancaire australien. Faire sa déclaration en ligne est le moyen le plus courant et efficace pour les WHV.
- Passer par un agent comptable agréé – Si vous ne vous sentez pas à l’aise ou que votre situation fiscale est complexe (revenus sur deux années, travail en indépendant, nombreuses déductions, etc.), vous pouvez faire appel à un tax agent en Australie. Ce sont des comptables ou des entreprises spécialisés dans les déclarations d’impôts. Ils s’occuperont de remplir et soumettre la déclaration pour vous, moyennant des frais. Seuls les agents enregistrés ont le droit de facturer ce service, méfiez-vous donc des arnaques. L’avantage, c’est qu’en passant par un agent, vous bénéficiez généralement d’un délai supplémentaire (ils peuvent soumettre les déclarations jusqu’en mai de l’année suivante dans certains cas). De plus, les honoraires d’un agent pour faire votre déclaration sont déductibles de vos impôts l’année suivante (si vous devez déclarer l’année prochaine). Des sociétés privées ciblent spécifiquement les backpackers, parfois avec des services en français, mais gardez à l’esprit que vous pouvez souvent tout faire vous-même gratuitement si votre situation est simple. L’ATO propose d’ailleurs de l’aide en ligne et par téléphone pour vous guider pas à pas.
Dans les deux cas, préparez à l’avance les documents/informations suivants : votre TFN, vos income statements (autrefois appelés group certificates ou PAYG summaries) fournis par vos employeurs – ils récapitulent votre salaire brut et l’impôt prélevé sur l’année. Avec le système Single Touch Payroll, ces données sont souvent déjà disponibles en ligne via myGov. Si vous avez quitté un emploi avant la fin de l’année fiscale, votre employeur aurait dû finaliser votre income statement peu après votre départ. Assurez-vous qu’ils l’ont bien fait, sinon contactez-les. Rassemblez aussi les reçus/justificatifs de toutes vos dépenses déductibles potentielles (voir section précédente). Une fois la déclaration envoyée, l’ATO calculera votre situation : soit un remboursement vous sera dû, soit vous aurez un montant à payer, soit ce sera à l’équilibre. Vous recevrez alors un avis d’évaluation avec le détail du calcul.
Astuce : L’ATO met à disposition des outils de simulation en ligne. Par exemple, le simple tax calculator permet d’estimer rapidement combien d’impôts vous devez payer selon vos revenus annuels. Il existe aussi un estimator plus complet pour estimer le résultat de votre tax return (combien on vous doit ou combien vous devrez payer) en incluant vos éventuelles déductions. Ces outils peuvent être utiles pour prévoir votre situation et décider si ça vaut le coup de tenter des déductions ou de faire appel à un pro.
Erreurs courantes à éviter
Pour finir, voici quelques erreurs fréquentes commises par des WHV lors de leurs impôts, et comment les éviter :
- Ne pas demander de TFN rapidement – Sans TFN, vous serez imposé d’office à 45 %, ce qui amputera fortement vos payes. Demandez votre Tax File Number dès votre arrivée en Australie (la demande en ligne est simple) et fournissez-le à tout nouvel employeur. L’ATO rappelle que vous n’êtes pas obligé d’avoir un TFN pour travailler, mais sans TFN vous paierez beaucoup plus d’impôts. Il serait dommage de faire un prêt gratuit au fisc que vous ne récupérerez qu’un an plus tard via le tax return (voire que vous ne récupérerez pas du tout si vous restez sous le seuil).
- Oublier d’indiquer son statut WHV à l’employeur – Déclarez toujours à votre employeur que vous êtes en visa 417 ou 462. Cela lui permet d’appliquer le bon régime d’imposition. S’il n’est pas au courant et vous considère à tort comme un résident fiscal australien (ou simplement comme un travailleur étranger standard), il pourrait utiliser le mauvais barème. Par exemple, il pourrait ne pas vous prélever d’impôt sur les premiers 18 200 $, pensant que vous êtes résident bénéficiant du seuil non imposable. Sur le moment, votre salaire net sera plus élevé, mais à la fin de l’année le fisc vous réclamera tout cet impôt non payé. À l’inverse, un employeur non conscient de votre WHV pourrait prélever 32,5 % dès le début alors qu’il aurait pu n’en prendre que 15 %. Dans les deux cas, c’est problématique ! Donc communiquez bien votre statut dès l’embauche. S’il y a un doute sur l’enregistrement de l’entreprise comme employeur de WHM, n’hésitez pas à en parler (voir section précédente).
- Se tromper de statut sur le formulaire – Lorsque vous remplissez le formulaire de déclaration (TFN Declaration) en arrivant dans une entreprise, une des questions demande si vous êtes résident australien pour les impôts. La bonne réponse, en général, est NON (sauf cas très particulier des accords NDA). Cochez non afin que l’employeur applique bien le régime des 15 % sans tranche exonérée. Si vous cochez oui par erreur, vous serez sous-imposé au début (car considéré à tort comme résident), et vous devrez payer la différence plus tard. Beaucoup de backpackers font l’erreur car ils se disent « je vis en Australie en ce moment, donc je suis résident ». Mais fiscalement parlant, un WHV est un non-resident dans la plupart des cas. Ne vous méprenez pas sur la terminologie et, en cas de doute, informez-vous ou demandez conseil avant de soumettre le formulaire.
- Ne pas déclarer tous ses revenus – Même si certains jobs étaient payés en espèces (cash), ou que vous avez fait de petits boulots en indépendant, vous devez théoriquement tout déclarer. L’ATO reçoit des données de nombreuses sources (employeurs, banques, etc.) et pourra détecter des incohérences. Par exemple, ne pas déclarer un emploi supplémentaire pourrait vous empêcher de toucher un remboursement auquel vous auriez droit, ou au contraire vous faire risquer des poursuites pour omission. Jouez la transparence dans votre tax return. Si un employeur ne vous a pas donné de fiche de paie ou d’income statement, ce n’est pas une raison pour ignorer ce revenu.
- Zapper la déclaration alors qu’elle est obligatoire – Si vous dépassez le seuil ou avez des revenus à déclarer, ne faites pas l’impasse. Ne pas déposer de tax return alors que c’est requis peut entraîner des pénalités financières, voire compliquer vos démarches si vous revenez plus tard en Australie. L’ATO peut vous contacter si vous ne remplissez pas vos obligations. Mieux vaut prévenir que guérir : faites votre déclaration dans les temps (ou demandez un délai via un agent si nécessaire). À l’inverse, si vous êtes en dessous des seuils et pas obligé, libre à vous de ne pas déclarer cette année – cela ne posera pas de problème tant que vous respectez les conditions (mais vous pouvez le faire volontairement si un remboursement est en jeu).
- Croire que la superannuation est incluse – La superannuation (cotisation retraite versée par l’employeur) n’est pas remboursée via le tax return. Beaucoup de WHV confondent remboursement d’impôt et récupération de la super. Ce sont deux démarches distinctes. Votre tax return ne porte que sur l’impôt sur le revenu. Pour récupérer votre super en partant d’Australie, il faut faire une demande séparée appelée DASP (Departing Australia Superannuation Payment) une fois sorti du pays. Et attention, le fisc en retient une grosse part (65 % de taxe sur la super pour les WHV). Ne vous attendez donc pas à voir votre super apparaître dans votre déclaration d’impôts. Pensez à la réclamer à part si vous quittez le pays.
- Ne pas garder de preuves pour les déductions – Si vous comptez demander des déductions pour obtenir un remboursement, assurez-vous de conserver tous les reçus et factures liés à ces dépenses. L’ATO peut à tout moment vous demander des justificatifs, surtout si vous déduisez plus de 300 $AU de frais de travail au total. Pas de reçu = pas de déduction en cas de contrôle. Organisez-vous à l’avance (par exemple en prenant des photos de reçus et en les stockant) pour ne pas perdre d’argent faute de preuve.
En évitant ces erreurs courantes, vous mettrez toutes les chances de votre côté pour que votre expérience fiscale en Australie se passe sans accroc. Le mot d’ordre est information et préparation : bien comprendre les règles du jeu, vérifier ses fiches de paie, communiquer avec ses employeurs, et garder trace de ce qui pourrait vous servir plus tard. Le tax return n’est au fond qu’une formalité dès lors qu’on sait à quoi s’en tenir.
En conclusion, la tax return australienne pour les WHV est un passage obligé mais relativement maîtrisable : c’est la démarche qui permet de faire le bilan de vos impôts payés, de régulariser si besoin et, éventuellement, de récupérer un peu d’argent. Ne soyez ni trop optimiste ni trop inquiet – informez-vous (via les sources officielles comme l’ATO), faites vos calculs, et tout ira bien. Profitez de votre séjour en Australie en sachant que vous respectez vos obligations fiscales, et qui sait, vous aurez peut-être la satisfaction de voir un petit virement de remboursement sur votre compte en fin d’année !
Sources : Australian Taxation Office (ATO) et pvtistes.net (guide fiscalité WHV).
⚠️ Attention aux arnaques : des tax return illégales !
Depuis quelques années, il est très courant de se faire démarcher sur Instagram, WhatsApp ou Facebook par des personnes ou des agences qui te promettent un gros remboursement d’impôts à la fin de ton WHV. Ils te disent par exemple que tu peux récupérer 2 000 ou 3 000 $ même si tu as travaillé peu ou été taxé normalement. Mais méfie-toi !
👉 Dans la grande majorité des cas, ces déclarations sont frauduleuses et illégales.
Ces "agents" te font te déclarer comme résident fiscal alors que tu es en Working Holiday Visa. C’est faux et illégal : le régime fiscal d’un WHV est clair et l’ATO (Australian Taxation Office) ne reconnaît pas les WHV comme résidents fiscaux normaux, sauf cas exceptionnels très spécifiques.
❌ Pourquoi c’est risqué ?
- L’ATO fonctionne sur la base de la confiance : tu fais ta déclaration, tu paies (ou tu reçois un remboursement), et ensuite l’ATO vérifie.
- Donc même si tu reçois un remboursement maintenant, l’ATO peut te contrôler plus tard, et te demander de tout rembourser, avec en bonus des amendes ou intérêts de retard.
- Certaines personnes ont dû rendre des milliers de dollars des mois plus tard parce qu’un faux agent avait fait une fausse déclaration à leur place.
- En plus, c’est toi, pas l’agent, qui es légalement responsable de ta déclaration. Tu ne pourras pas dire « ce n’est pas moi, c’est l’agence ».
🧠 En résumé :
Si on te promet un gros remboursement sans vérifier tes documents, ou si on te dit qu’il faut te déclarer comme résident alors que tu es en WHV : FUIS !